Mis à jour : 29 oct. 2021
Savoir s’adapter. Être ouvert aux changements. Etre capable de réviser son jugement ou son opinion. Remettre en question ses connaissances et ses croyances. Être prêt à apprendre. Savoir observer et écouter. Aborder avec ouverture et bienveillance ses émotions difficiles. Faire évoluer son travail… telles sont les compétences en savoir-être (ou soft skills) qui relèvent de la flexibilité psychologique.
Définie comme « la capacité à être conscient de ses pensées et sentiments du moment présent, tout en maintenant ou changeant au besoin ses actions dans la poursuite de ses objectifs ou de ses valeurs, même en présence d’obstacles » (Steven C. Hayes 1999), la flexibilité psychologique est le fait d’être capable de choisir davantage la réponse que l’on souhaite apporter face à une situation en étant en cohérence avec ses objectifs et ses valeurs plutôt qu’en agissant sur le coup d’une émotion, de façon impulsive et automatique.
Pour mieux comprendre, comparons la personne flexible a une voiture qui modifie son chemin au besoin. La personne inflexible serait alors un train qui ne peut pas modifier sa trajectoire même si c’est nécessaire.
A l’inverse, la rigidité psychologique est le fait d’avoir recours au même comportement quelle que soit la situation difficile rencontrée. Elle empêche un fonctionnement normal et adapté et constitue l’un des facteurs qui précipitent ou intensifient le plus la souffrance.
La flexibilité est importante non seulement dans le cadre du travail mais aussi dans les actes de la vie quotidienne ou lors de nos rapports avec les autres.
Au travail, la flexibilité psychologique prend forme autour des qualités qui permettent à une personne de changer ses plans ou ses façons de faire, d’accepter de nouveaux collaborateurs, d’intégrer de nouvelles fonctions de travail, de s’initier à de nouvelles technologies et de les utiliser de manière productive.
Les collaborateurs faisant preuve de flexibilité psychologiques réagissent de façon constructive, tant aux changements prévus qu’aux changements imprévus en milieu de travail. Ils sont ouverts et savent composer avec l’incertitude. Ils assument la responsabilité de l’apprentissage nécessaire pour s’adapter à ces changements. Ils modifient leurs plans quand surgissent des problèmes urgents, même si cela se traduit par une réorganisation temporaire de leur travail.
Voici un exemple concret :
Vous aviez prévu d’intégrer un nouvel outil digital dans votre organisation mais le pilote du projet est en arrêt pour plusieurs semaines. Vous pouvez donc soit changer la nature du projet, ou le reporter, soit accepter une aide-externe. L’important est de s’engager à faire de nouveaux choix en fonction de vos valeurs. Malgré une éventuelle déception, vous choisissez de rechercher la meilleure solution, au lieu d’être paralysé sous l’émotion et les pensées limitatives : « Pourquoi cela m’arrive ? C’est catastrophique, etc. ». Ces pensées sont là, mais, comme les nuages, elles vont passer.
Vous vous en doutez, j’aime accompagner les personnes à naviguer avec aisance dans des environnements instables ou changeant grâce au développement de leur flexibilité psychologique. Je parle souvent de devenir « tout terrain » face aux expériences de la vie professionnelles en restant connectées à ses ressources, ses forces et ses valeurs et en développant cette compétence merveilleuse qu’est la flexibilité.
L’objectif général du programme CARE est de développer une plus grande flexibilité psychologique en modifiant l’attitude et les comportements habituels automatiques.